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La discrimination à l’embauche, monnaie courante en métropole

La discrimination à l’embauche, monnaie courante en métropole
19 septembre 2016

La discrimination à l’embauche, monnaie courante en métropole

 

Bien que l'association vise à défendre les natifs calédoniens des discriminations à l'embauche, elle rappelle que ces dernières sont également le lot quotidien d'un grand nombre de personnes en métropole comme le montre l'étude lancée par le défenseur des droits, Jacques Toubon, en 20161, qui révèle que le nom, la couleur de peau ainsi que la religion sont des freins à l'embauche dans l'hexagone.

Cette étude édifiante révèle ainsi que si vous avez un nom à consonnance étrangère, si vous êtes noir ou si le recruteur suppose que vous êtes de religion musulmane, vous risquez de ne pas être embauché.

Les résultats de cette étude montre bien selon le défenseur des droits que la discrimination à l'embauche est une réalité ; discrimination qui pourrait s'apparenter selon l'association à du racisme.

Selon cette étude, sur près de 758 personnes, plus de la moitié a subi une discrimination liée à leur origine alors qu'elles cherchaient un emploi ou un stage alors que le niveau de qualification de ces personnes est élevé : 1/3 dispose d'un diplôme de 1er cycle (bac+3 ou +4), un autre tiers est diplômé du 2e (bac+5) ou 3e cycle (>bac+5).

Une jeune femme de 24 ans qui cherchait un emploi de comptable témoigne. Elle trouve une offre qui correspond à son profil. Elle postule. La réponse est immédiate et négative. Elle repostule en changeant son nom et son prénom. Et là, elle reçoit un appel téléphonique pour un entretien.

Les personnes noires déclarent que c'est la couleur de leur peau qui poussent les recruteurs à les refuser. Il a été demandé à un homme, demandant un stage, s'il savait écrire en français alors que celui-ci était élève avocat.

Près d'un tiers des jeunes d'origine africaine occupaient en France des “emplois élémentaires” et travaillaient dans le cadre de contrats temporaires. Ce chiffre étant trois fois plus élevé que celui de la population générale.2

Des personnes d'origine arabe mais de nationalité française ont été comparées à des terroristes.

80% des personnes ayant fait face à des discriminations sont de nationalité française.

83% des discriminations ont lieu dès le premier contact ou l'entretien. Un homme témoigne avoir reçu beaucoup de rdv pour des entretiens mais lorsqu'il s'est présenté à ceux-ci tous les postes étaient semble-t-il pourvus.

Bien que victimes, peu de personnes ont recours à la justice et portent plainte, environ 10% seulement.

Beaucoup d'entre eux renoncent à trouver un emploi ou cherchent un emploi en dessous de ses compétences avant d'envisager de s'expatrier. Certains optent pour l'auto-entreprenariat qui conduit la plupart du temps à la précarité. Le déclassement est parfois le seul moyen d'accéder à un emploi.

Dès la première discrimination, les femmes acceptent plus facilement un emploi précaire.

Certaines regrettent d'avoir dépensé du temps et de l'argent afin de passer un diplôme qui ne leur a pas permis de trouver un travail. L'une d'entre elles dit même n'encourager personne à travailler dur pour avoir un diplôme.

Ce rapport du défenseur des droits fait également état des conséquences des discriminations affectant l'ensemble de la vie personnelle des personnes concernées, tant sur le plan matériel qu'au niveau de la santé et de l'image de soi.

Cette étude signale également une perte de confiance à l'égard des institutions de la république et en la capacité des politiques publiques à lutter contre cette situation.

Sentiment risquant de perdurer quant on voit le traitement réservé au CV anonyme par le législateur.

En effet, face aux discriminations, la solution du CV anonyme consistant à supprimer les informations potentiellement discriminantes ( photo, âge, nom, …) est devenu obligatoire en 2006 dans l'ensemble des entreprises de plus de 50 salariés.

Cependant, aucun décret précisant les modalités d'application n'a été promulgué pour rendre effective cette obligation. En 2013, seulement 4% des dites entreprises avaient eu recours à cet outil qui en 2016 malgré l'étude du défenseur des droits la même année a vu l'article de loi le rendant obligatoire abrogé devenant ainsi purement faculatif3.